Card image cap

Le Parlement européen alarme sur les risques d'influence chinoise dans les infrastructures critiques de l'UE

Par : Yuliana Glazunova - le 18 janvier 2024


Le 17 janvier 2024, les députés européens ont exprimé leur inquiétude quant à la présence de la Chine dans les « infrastructures critiques » de l'UE, citant en particulier les « risques de dépendance économique, d'espionnage et de sabotage » dans les ports de l'Union.

Dans une résolution adoptée par 565 voix pour (26 contre, 31 abstentions), le Parlement européen s'est alarmé de la « vulnérabilité » à « l'influence chinoise » des infrastructures critiques telles que les transports, les ports, les réseaux de télécommunications, les métaux rares et les câbles sous-marins. Les députés s'inquiètent de la stratégie de « fusion civilo-militaire » de Pékin, qui vise à coordonner les autorités et les entreprises « dans le but de transférer des technologies pour renforcer la domination de la Chine et affaiblir ses rivaux géopolitiques ».  

« Il y a un quasi-monopole de la Chine sur les semiconducteurs, les terres rares, et autres : il y a donc de graves inquiétudes en matière de sécurité et d’influence chinoises sur nos infrastructures politiques et militaires », a insisté l'eurodéputé slovène Clement Grošelj (Renouveau européen).

Les députés ont appelé la Commission et les États membres à « évaluer d'urgence les risques liés à l'implication de la Chine et d'autres pays tiers dans les infrastructures maritimes » et ont recommandé un « contrôle obligatoire des investissements directs étrangers » afin de « bloquer les investissements suspects ».

« On a beaucoup parlé de l'achat du port du Pirée [en Grèce] par la société chinoise Cosco en 2016. Mais depuis, il y a aussi eu Hambourg », a commenté la députée européenne Karima Delli, le 16 janvier 2024, à propos de l'investissement controversé de Cosco dans les terminaux du premier port commercial d'Allemagne. A noter que 10% des infrastructures européennes de transport maritime sont désormais détenues par des groupes chinois.

Parallèlement, le commerce entre la Chine et l'Union européenne est une préoccupation majeure pour la partie européenne. Lors du 24e sommet Chine-UE qui s'est tenu à Pékin le 7 décembre 2023, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel ont rencontré le président chinois Xi Jinping et ont appelé au rétablissement du déséquilibre commercial, qui est clairement en faveur de la Chine.

« La Chine est le premier partenaire commercial de l'UE », a déclaré la présidente de la Commission européenne, « mais il existe des déséquilibres et des différences manifestes auxquels nous devons remédier ». Charles Michel, pour sa part, a déclaré que l'UE souhaitait « une relation stable et mutuellement bénéfique avec la Chine ». Les deux États devraient « répondre ensemble aux défis mondiaux », a répondu Xi Jinping. La représentante européenne a conclu en se disant « très heureuse d'avoir convenu avec le président Xi que les relations commerciales entre nous devaient être équilibrées ».



Yuliana Glazunova

Website | Telegram | Instagram | LinkedIn

Diplômée d’un Master en Études européennes et internationales de l’université Paris-Nanterre en 2023, elle se spécialise en géopolitique de l’espace Eurasie. Également chargée de veille Asie Centrale - Acteur chinois au sein de l’Observatoire Français des Nouvelles Routes de la Soie, ses études portent sur les relations diplomatiques, les échanges commerciaux et les problématiques sociologiques des pays de la zone eurasiatique.


Les commentaires


Pas encore de commentaires. Soyez le premier à commenter cet article !


Ajouter un commentaire


Connectez-vous pour ajouter un commentaire