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L’élection récente de Donald Trump à la présidence des États-Unis suscite de vives réactions à l’international, notamment du côté de la Russie. Le président russe Vladimir Poutine a félicité le candidat républicain pour sa victoire, lors du sommet du club russe “Valdaï” le 7 novembre dernier, même si le Kremlin a déclaré qu’il ne l’avait pas initialement prévu. Comme le note le média libéral russe Meduza, cette déclaration s'est produite “à la toute fin de session qui a duré plus de trois heures”, juste après avoir parlé des inégalités, l’intelligence artificielle et le réchauffement climatique.
Le lendemain, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, commentant les propos de Vladimir Poutine, a déclaré sans ambages que « la volonté [de dialogue] et l'ouverture » demeurent de la part de Moscou et qu'elles étaient « accentuées par le chef de l'État russe ». Cette réaction souligne l’intérêt stratégique de la Russie à voir un président américain plus favorable au dialogue bilatéral, après des années de tensions accrues sous les précédentes administrations.
Les observateurs notent que la Russie voit dans cette élection une opportunité pour influencer des questions cruciales, comme les sanctions économiques et la coopération en matière de sécurité internationale. Les attentes du Kremlin sont néanmoins modérées par une prudence politique, la Russie étant consciente des limites de la marge de manœuvre d’un président face aux institutions américaines et aux pressions intérieures.
En Russie, les médias d’État ont largement couvert cette élection, mettant l’accent sur les messages de Trump appelant à un partenariat plus pragmatique avec Moscou. Les experts en politique étrangère russes, cependant, avertissent que même si un réchauffement des relations est possible, des divergences sur des sujets sensibles — tels que l’Ukraine, la Syrie et l’influence de l’OTAN — pourraient rester des points de friction entre les deux puissances.
Cette élection est perçue par certains comme une opportunité de repositionner la Russie sur l’échiquier mondial. Elle pourrait aussi permettre à Moscou d’obtenir davantage de flexibilité dans ses ambitions régionales, tout en évitant une confrontation directe avec Washington. Toutefois, l’enthousiasme initial de la Russie reste teinté de pragmatisme, conscient que le système politique américain impose souvent des compromis qui pourraient limiter les initiatives de Donald Trump.
En somme, la victoire de Donald Trump pourrait bien redessiner le paysage des relations internationales. Le Kremlin voit en lui un partenaire potentiel, mais la Russie semble décidée à observer ses actions concrètes avant d’ajuster sa stratégie diplomatique. Cette élection ouvre donc une période de flottement, où les deux pays devront tester les limites et possibilités de ce nouveau chapitre diplomatique.
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