Les élections législatives en Géorgie, qui ont eu lieu le 26 octobre 2024, et qui sont remportées par le parti au pouvoir Rêve géorgien, ont provoqué des remous politiques et accentué les tensions avec l’Union européenne. Le scrutin, donnant 53,9 % des voix au parti majoritaire face à une coalition pro-européenne, qui a obtenu 37,7 %, a suscité des accusations de fraude. Selon les observateurs internationaux, plusieurs irrégularités, comme du bourrage d’urnes, ont été signalées, renforçant la méfiance vis-à-vis de la trajectoire démocratique du pays.
Le parti Rêve géorgien, accusé de resserrer ses liens avec la Russie, éloigne le pays de ses ambitions d’intégration européenne. La présidente Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, a dénoncé une « falsification totale » du vote et qualifié les événements de « guerre hybride » influencée par la Russie. Bruxelles, de son côté, avait prévenu que le processus électoral serait déterminant pour les aspirations européennes de la Géorgie, laissant entrevoir de possibles sanctions si les dérives autoritaires persistent.
Les manifestations de l’opposition reflètent une polarisation croissante dans cette ex-république soviétique, tiraillée entre l’Occident et une influence russe qui ressurgit. Les dirigeants pro-européens redoutent que la victoire de Rêve géorgien ne représente un frein durable à l’intégration européenne, alors que Moscou pourrait y trouver un nouvel allié dans la région. Le contexte géopolitique actuel, avec une Union européenne préoccupée par la stabilité aux frontières de l’Est, pourrait inciter l’Europe à une réaction plus ferme face à l’évolution de la situation géorgienne.
Il est essentiel de revenir sur l’évolution des relations entre la Géorgie et la Russie depuis l’accession au pouvoir de Rêve géorgien, fondé par l’oligarque Bidzina Ivanichvili. Connu pour ses liens avec Moscou, Ivanichvili a façonné une politique extérieure ambiguë, à cheval entre coopération économique avec la Russie et aspirations affichées à l’intégration européenne. Il est également comparé avec l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch (2010-2014), qui a également fait du « marchandage » entre Ouest et Est, pendant son mandat présidentiel. Cette dualité a souvent alimenté les critiques sur l’influence russe dans les institutions géorgiennes, un sujet qui a pris une nouvelle dimension avec les législatives contestées de 2024.
La consolidation du pouvoir par Rêve géorgien pourrait restreindre les droits démocratiques et placer la Géorgie dans la sphère d’influence russe. Les tensions actuelles en Ukraine et la méfiance de Bruxelles envers la Russie amplifient l’urgence pour l’UE de surveiller la trajectoire politique de la Géorgie. La question reste donc de savoir si cette ancienne république soviétique peut maintenir un équilibre entre influence russe et soutien occidental ou si elle finira par s’aligner davantage avec Moscou, remettant en question son avenir européen.
Les observateurs s’interrogent également sur l’impact de cette situation sur la stabilité régionale. Alors que l’UE et les États-Unis suivent de près les répercussions des élections, une polarisation accrue en Géorgie pourrait fragiliser la région du Caucase, déjà marquée par des conflits non résolus.
Les commentaires
Pas encore de commentaires. Soyez le premier à commenter cet article !