Photo : gouvernement d’Ouzbékistan
La visite officielle du président ouzbek en France le 12 mars 2025 marque une étape clé dans le renforcement des relations entre les deux pays. Ce déplacement met en lumière les enjeux énergétiques, économiques et stratégiques qui lient Paris et Tachkent, avec un accent particulier sur le secteur du nucléaire et des matières premières critiques.
L’un des principaux axes de cette visite a été la coopération nucléaire. La France, via EDF et Orano, a signé plusieurs accords avec l’Ouzbékistan, qui détient d’importantes réserves d’uranium. Ces accords concernent à la fois l’exploitation minière et le développement de réacteurs nucléaires. L’objectif pour la France est de sécuriser son approvisionnement en uranium dans un contexte de transition énergétique, tandis que l’Ouzbékistan cherche à valoriser ses ressources naturelles et attirer des investissements étrangers.
Au-delà du nucléaire, l’Ouzbékistan se positionne comme un fournisseur stratégique de minerais rares et critiques, essentiels aux industries technologiques et énergétiques françaises. Paris voit en Tachkent un partenaire stable, à l’heure où les tensions géopolitiques poussent les pays européens à diversifier leurs sources d’approvisionnement.
Si cette visite illustre une dynamique positive entre les deux pays, elle intervient aussi dans un contexte complexe. La France et l’UE imposent des sanctions à la Russie, ce qui affecte indirectement l’économie ouzbèke, encore étroitement liée à son voisin russe. Tachkent cherche donc à se rapprocher des économies occidentales pour limiter sa dépendance à Moscou.
En parallèle, cette coopération renforce la stratégie de la France en Asie centrale, une région où l’influence chinoise et russe reste forte. Paris souhaite y jouer un rôle plus actif, en proposant des alternatives économiques et diplomatiques aux États de la région.
Ce rapprochement repose avant tout sur des intérêts économiques convergents : la France a besoin de ressources stratégiques et l’Ouzbékistan cherche à diversifier ses partenariats. Cette dynamique pourrait ouvrir la voie à une coopération plus large, notamment dans les secteurs industriels et technologiques.
L’avenir de ce partenariat dépendra de la capacité des deux pays à naviguer dans un contexte géopolitique mouvant, tout en consolidant leurs intérêts communs.
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